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EVALUER - ESTIMER - CALCULER LA VALEUR D'UN FOND DE COMMERCE

Vous flashez pour acquérir un fonds de commerce et vous êtes en cours de négociation voire, déjà, devant un organisme financier pour son acquisition.

Beau projet ! beau challenge !

Avec ce projet d'acquisition vous partez au long court... Prenez le temps de réfléchir et faites vous accompagner.

Après lecture des différents blogs sur le sujet, souvent trop détaillés ou contenant des propos absurdes je vous propose une petite méthodologie de réflexion, celle que j'apporte à tous ceux qui viennent me rencontrer.

Lors de tout achat se pose la question de la valeur du fonds de commerce, que celui ci soit encapsulé dans une société ou pas. Pour faire simple et court ce fonds de commerce comprend le droit au bail l'actif servant à l'exploitation (et locations diverses la clientèle). Il ne comprend pas le stock.

=> Ce qu'il ne faut pas faire

Prendre le barème de l'Administration fiscale : certes cela peut être sécurisant mais c'est souvent totalement absurde et sans fondements de bon sens.

Pour les mêmes raisons évaluer le fonds de commerce à partir du chiffre d'affaires est une absurdité, malheureusement mis en valeur par les agents commerciaux par facilité ou par paresse.

Utiliser, sans analyse prélable, les ratios trouvés sur des blogs - le plus courant étant l'EBE (Excédent Brut d'exploitation).

Comment aborder la question ?

1. Un fonds de commerce ne vaut que s'il rapporte

  • Si le chiffre d'affaires abouti à un résultat d'exploitation nul ou faible : laissez tomber et passez à un autre projet
  • L'Excédent d'exploitation (EBE) correspond au résultat obtenu par différence entre le recettes et les charges courantes de l'entreprise dès lors qu'elles impactent la trésorerie de l'entreprise. S'il est positif il convient alors de regarder ce qu'il vaut vraiment, hors présentation comptable de circonstance et notamment :
  • Est ce que tous ceux qui y travaillent effectivement (le dirigeant, le conjoint...) sont bien rémunérés selon la valeur de leur implication
  • Comment son pris en compte les renouvellements de matériels et outillages : s'ils sont à l'actif des comptes la charge disparait de l'EBE contrairement à la situation où ces achats sont fait en location ou crédit-bail.
  • 2. Vous achetez ce que vous voyez et non pas le développement que vous prévoyez y apporter ni le Chiffre d'affaires que l'on vous dit non déclaré.

    3. Votre banquier ne va vous prêter qu'à la condition que vous fassiez la démonstration que le résultat financier que vous allez obtenir dépasse plus ou moins largement les remboursements qu'il attendra des prêts octroyés.

  • Ce résultat doit être obtenu après une rémunération décente des fondateurs et le renouvellement des matériels défaillants ou travaux à réaliser.
  • Cet équilibre bancaire est plus facile à trouver si votre apport est important (compter à minima 20 % de l'ensemble des coûts d'investissements et travaux et stocks). Soyez cependant prudent, il est préférable de toujours garder de la trésorerie de coté au cas où car ce sera difficile de retourner voir votre partenaire financier avant 3 ans (hors un fort dévelopipement heureusement).
  • 4. Cependant si votre intention est de gérer un fonds de commerce celui va vous coûter en cas de départ à zéro :

  • Le droit au bail (si le loyer est exceptionnnellement faible ou si le local est exceptionnellement bien placé)
  • Les frais d'installation des locaux et matériels divers
  • L'attente des clients (que vous n'êtes pas censé voire arriver tout de suite..) et de la communication...
  • Du stock
  • => le coup de coeur n'est pas interdit et la valeur d'un fonds, même non rentable peut mériter un effort financier.

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